Dix-neuf équipages ont participé à l’escale africaine du Raid Latécoère organisée par l’aéroclub éponyme. Partis de Muret pour rallier le Sénégal via l’Espagne et le Maroc, ils sont rentrés sur Lézignan le week-end dernier. L’occasion de rappeler leur démarche visant à honorer les pionniers de l’Aéropostale, à mener des actions de solidarité et d’inaugurer, aussi, le phare de l’aérodrome qui guidait les pilotes au début du XXe siècle.
« Relier les hommes par l’aérien » : tel est l’objectif des membres de l’aéroclub Pierre-Georges-Latécoère, présidé par le Lézignanais Bernard Sergent. Un but qui s’inscrit pleinement dans la volonté de rendre hommage à ces aventuriers du début du siècle dernier qui créèrent les lignes aéropostales entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique latine.
De cette volonté est ainsi né, en 2008, le Raid Latécoère qui retrace les pas des pionniers de l’Aviation, de Toulouse à Ushuaïa : « Nous voulons rendre gloire à ces précurseurs de l’aéropostale et des communications par courrier », lâchaient les pilotes à leur arrivée sur l’aérodrome de Lézignan, samedi dernier. Partis de Muret quinze jours plus tôt, les 19 équipages se sont ainsi retrouvés dans la capitale des Corbières au terme de 50 heures de vol et de 9 000 km parcourus entre la France, l’Espagne, le Maroc et le Sénégal, étape Africaine du Raid.
Relier les hommes mais surtout les enfants
Alors certes, il y a pour ces pilotes et copilotes le goût de l’aventure même si, comme précisait l’un d’entre eux, les avions d’aujourd’hui n’ont rien à avoir avec ceux des années 20 ou 30. Mais le Raid véhicule d’autres valeurs, humaines, comme l’explique Bernard Sergent : « Il y a la volonté de relier les hommes mais surtout les enfants, car ce sont eux l’avenir », a-t-il insisté.
Voilà pourquoi des projets solidaires accompagnent à chaque décollage ce convoi aérien si particulier : « Nous acheminons du matériel pour les écoles, les bibliothèques, des centaines de livres dont nous a fait don la communauté de communes… ainsi que du courrier pour les enfants d’Afrique. Des dessins, des lettres d’élèves de plusieurs établissements, dont l’Institut l’Amandier, de Lézignan, ou le collège Lautrec à Toulouse, ont été distribuées. À Tarfaya, là où Saint-Exupéry a écrit Le Petit prince, nous accompagnons une école et le musée dédié à l’aviateur-écrivain. Nous soutenons aussi une école à Saint-Louis du Sénégal, un centre de soins et une association qui participe à la Grande Muraille verte pour la reforestation ».
Et puis, bien évidemment, il y a les rencontres autour des avions, les présentations en classe, histoire de se connaître un petit peu, la découverte des appareils par des écoliers aux regards remplis d’étoiles… « Mais nous souhaitons aussi suivre ces projets. Nous ne faisons pas dans l’humanitaire : ce n’est pas notre rôle. Nous agissons dans le cadre de la solidarité », insiste le président de l’aéroclub Pierre-Georges-Latécoère.
Un phare encore debout
L’atterrissage de l’ensemble des pilotes aura également permis d’inaugurer, en présence du maire, Gérard Forcada, et du président de la communauté de communes, André Hernanez, la balise de l’aéropostale, rénovée par la ville de Lézignan l’an passé : « C’est l’un, voire le dernier phare de l’aéropostale encore debout, qui servait à guider les pilotes depuis Toulouse jusqu’à Narbonne avant de descendre vers le Perthus et l’Espagne. Un témoignage du passé qui permet de conserver la mémoire », concluait Bernard Sergent. Et une façon, encore une fois, de se souvenir de ceux qui étaient considérés, à juste titre, comme de véritables héros.